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Sanitarium |
Jeux - Jouables | |||
Écrit par Matronix | |||
Mercredi, 09 Septembre 2009 18:21 | |||
Source : http://www.aitpast.com/index.php?page=jeu&id=176
Des brides de souvenirs vont refaire surface, vous êtes Max, médecin qui travaillait sur une sorte de traitement mais pourquoi, pour qui ? Vous voici dans la peau d'une fillette de neuf ans sur une île ou avec un cirque et une créature rôdant autour de ladite île et laissant dans son sillage des cadavres. Comme vous l'aurez compris, on est là en présence d'un scénario en béton armé qui va ballader Max d'un univers à l'autre, à première vue sans fil conducteur, mais à première vue seulement. A la manière d'un cauchemar, chaque univers est lié à quelque chose, un élément de la vie de Max, un souvenir, et ces représentations vont souvent se manifester sous une forme que vous n'auriez pas imaginée. Vous réussirez sans l'ombre d'un doute à en identifier certains avec plusieurs parties mais pas tous. Pour bien comprendre ce qui relie chaque histoire, il faut se livrer à des études et un petit exercice de pyschologie pour relier chaque manifestation à un élément concret. Une grande capacité d'observation concernant les détails, aussi insignifants soient-il, permettra de capter l'essence de l'histoire et les clefs permettant de passer les énigmes. Une partie du staff avait déjà travaillé sur Veil of Darkness, ainsi la représentation est similaire, une 3D isométrique où la progression du personnage se fait en laissant appuyé le clic droit de la souris. Un déplacement étrange à première vue mais qui se révèle rapidement très intuitif, on ne se cogne pas contre les murs et le personnage avance, contrairement au point et click traditionnel où l'on se retrouve rarement à l'endroit souhaité d'un seul clic. L'utilisation des objets se fait par un clic sur le personnage pour afficher sous formes de bulles l'inventaire, un maximum de six objets environ, en sachant qu'à chaque nouveau chapitre, votre inventaire repart à zéro. Pour interagir avec le décor, un simple clic suffit pour examiner objets, lieux et individus, un second fait apparaître une main pour se saisir de quelque chose, discuter ou actionner un mécanisme. Lors des flashbacks, des animations en 3D font place à la technologie scanline, ainsi une ligne sur deux est noire mais le résultat est tout de même convainquant. Graphiquement la résolution utilisée est en 640x480 plein écran avec des graphismes beaux, morbides, inquiétants, fourmillant de détails pour une immersion parfaite dans l'histoire. La musique est discète, elle sert juste à instaurer un climat inquiétant. Le doublage est d'une qualité rarement atteinte en France avec, pour commencer, une équipe de 16 acteurs, ça aussi c'est assez rare pour être souligné. Que ce soit le doubleur de Max qui s'est parfaitement glissé derrière ses bandages ou tous les personnages étranges rencontrés au cours de l'aventure en passant par les enfants, c'est un véritable sans faute, conviction, motivation, immersion, ils crédibilisent les dialogues et ne dénotent absolument pas. Mention spéciale aux enfants justement, il est si dur de trouver de bons comédiens parmi eux pour les films, alors pour un jeu, c'est tout simplement inespéré que d'entendre des petites voix crédibles dans un jeu où ils ne sont pas le public visé qui plus est. L'aventure est parssemée de puzzles, du genre de ceux qu'on est habitué à trouver dans les aventures graphiques à la Myst. Originaux, novateurs et uniques, ils demandent généralement une bonne logique et un examen détaillé des lieux et des différents indices, aucun puzzle n'est insurmontable, ils sont là uniquement pour mettre nos méninges à rude épreuve et, hormis un ou deux où j'ai paniqué un peu vite, ils peuvent s'effectuer sans solution. Le jeu a bénéficié d'un soin à tous les niveaux, à commencer par le scénario, si riche qu'il permet une vision différente et approfondie à chaque nouvelle partie. La qualité des graphismes, la bande-son, les détails des écrans et l'animation, que ce soit dans les lieux visités ou sur les personnages, oiseaux, fumées, eaux, la perfection. Le menu est riche et varié alors que c'est une étape bien souvent bâclée, ici on peut paramétrer les sous-titres pendant les flashbacks ou les déplacements, ajuster la lumière, voir les films, et, durant nos ajustements dans ce menu, une paire d'yeux suivent notre pointeur du regard, témoignant du soin apporté à une étape du jeu où l'on ne reste généralement pas très longtemps. Tout a été géré, amélioré, pensé, développé de manière à atteindre la perfection suprême et force est de constater qu'ils y sont parvenus, Dreamforge nous a offert là, la concécration du jeu d'aventure, balançant tous les concepts, interfaces, idéaux reçus pour les reconstruire à leur manière et nous offrir un jeu profond et complexe qui parvient à dépasser son statut de divertissement ludique pour traverser l'écran et faire naître des questions et des réactions chez le joueur. On ne se débarasse pas de Sanitarium en quittant le jeu, les thèmes abordés et les moments dramatiques qu'il amène ne nous laissent pas de marbre, pour peu qu'on ait un certains âge permettant d'être réceptif à son histoire torturée et anti conventionnelle. Un des rares jeux à ma connaissance pour un public ado/adulte sans pour autant verser dans le raccolage, le sexe ou la violence, ici il n'est pas question de ça. Juste les différentes connections qui permettent à un individu de se construire, son passé, ses craintes, son désespoir, sa culpabilité, son enfance, ses peurs, un voyage dans les cauchemars de Max et sur la voie qui lui permettra de recouvrer la mémoire.
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Mise à jour le Vendredi, 11 Septembre 2009 11:41 |
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