C’est vraiment un truc qui me gonfle…
Le monde de la recherche est constitué ainsi : le public et le privé. En privé, vous faites partie d’une grande boite de recherche, au pif Sanofi-Pasteur. Vous faites de la recherche, et vos résultats sont protégés, bien à l’abri des regards. Par contre le privé ne se gène pas pour aller recueillir les données des labos publics. Ces derniers, quant à eux, vont publier leurs résultats, dans des magazines comme Nature. Tout le monde y a accès. Normalement.
Voilà par exemple un article publié l’année dernière, Cranberries for preventing urinary tract infections, disponible ici sur PubMed. Impossible de le récupérer librement. Obligé de passer par le proxy de son entreprise, qui elle, paie ces accès. Pour ma fac, évidemment, on n’en a rien foutre si les étudiants n’y ont pas accès, à quoi ça pourrait bien leur servir, franchement ? Quand on voit des américains de 15 ans inventer des tests de dépistage du pancréas, on se dit que c’est pas chez nous qu’on verra ça.
Que ces études scientifiques soient fermées au public, je ne le comprends déjà pas, mais soit, passe encore. Mais que nous, étudiants en master, n’y aillons pas accès, je ne le comprends vraiment pas. On doit se contenter d’apprendre bêtement nos cours, sans aller plus loin. Par contre l’étudiant riche ou qui a de la famille dans le milieu, y aura accès, et aura forcément un avantage sur vous. Je suis bête, c’est ce qui arrive tous les jours en fait…
Des fois le système américain est mieux foutu. Si on enlève les fraternités et qu’on garde uniquement le côté études payées, c’est quand même vachement mieux. C’est dans les mœurs, et ouvrir un livret à la naissance de l’enfant pour lui payer ses études est normal. Vous avez des cours de bien meilleure qualité qu’ici en France, parce que vous avez des meilleurs profs (ici, on a certains profs qui sont vraiment, mais alors vraiment nuls à chier), vous avez du meilleur matériel (vous n’avez pas d’amphi où vous n’entendez rien parce que la sonorité a été inversée…, vous avez des projecteurs de pc portables, et pas des rétroprojecteurs de merde, de vraies bibliothèques, etc, etc…)
En France on n’est vraiment pas aidé pour les études supérieures…
Je suis d’accord sur l’argument pour la gratuité / le libre acces aux résultats de recherche (dans leur grande majorité). Ça débloquerait vraiment Beaucoup de choses.
Mais rabaisser les études supérieures en France, c’est encourager à payer directement ou indirectement pour ces articles. Payer des dizaines de milliers d’euros par an pour faire des études, et avoir accès à « certains » articles, ce n’est pas mieux que ne pas payer les études (France) et avoir accès à encore moins d’articles.
Les auteurs le savent bien, lorsqu’ils publient ils donnent leurs droit de Copyright aux journaux. Il y a des pressions dans le milieu pour publier dans les plus gros journaux, qui gardent tous les droits, et font payer l’accès aux articles. Il faudrait trouver un moyen de publier dans des journaux gratuits. Et des journaux en ligne, pour que les étudiants n’aient pas besoin d’avoir une énorme bibliothèque à la fac – qui nécessiterait des sous et donc de payer cher pour les études elles memes.
Ou commencer à partager les ressources scientifiques comme l’on partage des films, plus ou moins légalement, sur internet.
Le problème c’est que pour évoluer en tant que chercheur, il faut publier et être cité ensuite par d’autres publis, donc c’est un cercle vicieux.
Oui, je rabaisse les études supérieures en France, parce que c’est de la merde. J’ai fait une licence de biochimie à Lyon 1, qui est classée A+, autrement dit c’est la meilleure licence de biochimie qu’on puisse trouver en France (source : http://spiralconnect.univ-lyon1.fr/webapp/website/website.html?id=2219019&read=true). Moi, j’y ai vu, liste non exhaustive :
– 1200 étudiants en 1ère année, 300 en 2ème, 120 en 3ème, 50 en M1, 20 en M2. Il n’y a pas comme un problème ?!? Aux USA je suis bien persuadé que les pertes sont bien plus minimes.
– Certains de nos profs sont nuls à chier, ne viennent pas faire cours, ne parlent pas français.
– Notre messagerie web fait 150Mo, on doit y stocker toutes nos années d’études sans transférer sur Gmail ou autre (interdit !)
– Notre emploi du temps en ligne ne fonctionne jamais, de manière générale le serveur général de la fac est clairement sous dimensionné et ne fonctionne jamais, il saute sans arrêt. Sur ce serveur se trouvent nos cours (certains ne sont pas récupérables, la plupart n’y sont pas du tout de toute manière), nos mails, notre emploi du temps…
– Certains de nos cours n’ont pas de salle, c’est à nous de trouver (deviner !) la salle sur le campus énorme. On loupe des cours.
– Vous arrivez en cours, on vous dit que le cours a été reporté à la veille, et donc vous l’avez loupé. Aucun mail n’a été envoyé, ou le serveur déconnait une fois encore.
– Vous DEVEZ avoir des logiciels comme Word ou Powerpoint. Certains cours sont fournis en docx, vous devez fournir des docx.
– En biochimie, on manipule souvent des protéines en 3D. Les logiciels sont payants, on ne vous donne pas la licence pour les utiliser, tout comme on ne vous donne pas Microsoft Office.
– Vous n’avez nul part où manger calmement. On vous vend des sandwich hors de prix qu’il faut aller manger dehors. Combien de repas j’ai mangé dans ma voiture…
– Quand vous avez au moins une pause pour manger. Des TP non stop avec interdiction de manger ou boire (ba oui, labo toussa…) de 8/9h à 19h le soir, qui durent plusieurs jours…
– Vous passez un examen, vous aurez les résultats 4, 5, 6 mois plus tard. Vous devez bosser l’été pour avoir un peu d’argent ? Rien à foutre, les examens seront organisés mi-Juillet. Et rentrée le 3 Septembre.
– Une bibliothèque pour travailler qui est constamment remplie, par contre elle est très belle. Résultat vous ne pouvez pas y mettre les pieds. Vous n’avez nul part où travailler, les salles étant toutes fermées quand il n’y a pas cours.
Bref je pourrais continuer pendant des heures. Et ça, c’est censé être le top du top de la licence/master. Les études aux Etats Unis ne se passent pas comme ça, et ce n’est pas une hypothèse, je le sais. Si j’avais préféré qu’on m’ouvre un livret spécial études à ma naissance pour payer des études de bonne qualité ? J’aurais carrément préféré. En France on a un gros problème de fuite des cerveaux, faut pas s’étonner du pourquoi. Combien d’entreprises américaines ont été créées pendant les années d’études ? Des tas, des tas. En France ? Rien, que dal. Tu passes ton temps libre à essayer d’accéder à des trucs de merde qui te font perdre du temps. On ne pousse pas l’innovation, la recherche (accéder à un labo de chercheurs sans être diplomé ? haha même pas en rêve, aux USA je suis sûr que ça se fait). Et le chercheur en France passe son temps à trouver des financements, pas à faire de la recherche.
En France on n’a rien compris d’façon.
Je n’ai pas compris le lien entre la première partie et la deuxième. La première semble dire que ce n’est pas normal de devoir payer ou être pistoné pour accéder à des facilités pour étudier. La deuxième semble dire que c’est bien mieux dans le système américain où on peut accéder à ces facilités (à condition de payer ou d’être pistoné).
Sinon, 2-3 petites remarques:
– Pourquoi ce qu’a fait l’américain de 15 ans à propos du cancer du pancréas est impossible en France ? Wikipedia déclare en effet que Andraka se base sur 2 articles en accès libre, donc tout aussi accessible en France, et Andraka n’avait pas plus accès que toi aux publications payantes (maintenant, on peut parler de l’anglais comme langue scientifique ou de la mentalité d’entreprise française, mais ça n’a pas grand chose à voir avec le sujet initial.)
Bref, j’ai l’impression que si on ne voit pas de gens comme Andraka en France, c’est surtout à cause de la mentalité des étudiants (sans que je prétende que ça soit bien ou pas). Ensuite, ces mêmes étudiants se cherchent des excuses pour remettre leur propre incapacité sur le dos des institutions.
– En quoi le fait d’avoir accès à l’article que tu prends en exemple donne un avantage ? Ta faculté a surement une bibliothèque, qui a l’équivalent de plusieurs dizaines années de lectures d’articles auxquels tu peux accéder librement, y compris des articles récents. Oui, c’est dommage que tu n’ais pas accès à tout. Mais au final, si tu veux aller plus loin que tes cours, ta faculté t’en donne largement les moyens.
Sinon, je ne sais pas trop comment ça se passe pour la bio-médicine-chimie, mais en math et physique, la grande majorité des articles modernes publiés dans des revues sont d’abord disponibles librements sur des sites comme arXiv. Là, la publication en revue ne sert que pour faire de la pub à l’article et justifier le status des personnes qui publient (ce qui reste un problème).
« Je n’ai pas compris le lien entre la première partie et la deuxième »
>> Il n’y a aucun lien, j’ai simplement écrit au fil de la pensée. Tu comprends pas ma réflexion ? Ça me semble pourtant clair : que ça soit payant, c’est une chose, mais la fac devrait nous y donner accès dans ce cas, or ce n’est pas le cas. Aux USA ils ont ces accès.
« Pourquoi ce qu’a fait l’américain de 15 ans à propos du cancer du pancréas est impossible en France ? »
>> Parce qu’il lui faut un accès à un labo. On ne parle pas d’informatique, je n’y crois pas une seconde qu’il ait inventé ça dans son garage.
« ces mêmes étudiants se cherchent des excuses pour remettre leur propre incapacité sur le dos des institutions. »
>> Il faudrait déjà laisser la chance aux étudiants français pour le savoir. Soit un tout petit peu imaginatif, ou va un peu plus loin que le barème ultra précis attendu, et t’auras une mauvaise note. L’innovation est vite calmée. Certains de nos profs ne s’en cachent pas : fais du hors sujet (hors sujet mais quelque chose de correct), et c’est carrément des points en moins. Autrement dit, si tu as tout juste, mais que tu rajoutes des choses qui ne sont pas attendues (évidemment ça fait perdre du temps au correcteur), tu n’auras pas 20/20 mais moins, allant jusqu’à beaucoup moins. Ce n’est pas normal.
« En quoi le fait d’avoir accès à l’article que tu prends en exemple donne un avantage ? Ta faculté a surement une bibliothèque, qui a l’équivalent de plusieurs dizaines années de lectures d’articles auxquels tu peux accéder librement, y compris des articles récents. »
Vieux, oui. Récents, absolument pas. Tout est informatisé. Ces publis ne donnent pas d’avantage pour nos contrôles, mais donnent un avantage sur le long terme. Forcément tu connaîtras plus de choses, tu auras un esprit plus large, peut être même tu penseras à un truc que tu voudrais essayer, te donnant par là un sujet de thèse. Peut être tu contacteras un chercheur pour des explications, peut être qu’un lien sera créé, etc, on ne sait pas.
« Sinon, je ne sais pas trop comment ça se passe pour la bio-médicine-chimie, mais en math et physique, la grande majorité des articles modernes publiés dans des revues sont d’abord disponibles librements sur des sites comme arXiv »
Ba regarde, il n’y a que 8 articles dans la catégorie biomolécules : http://arxiv.org/list/q-bio.BM/recent
On va pas aller loin. Pi vu la tronche des publis : http://arxiv.org/pdf/1402.4917v1.pdf ça doit sûrement pas être validé justement. C’est justement quand il est publié qu’il est de surcroît correct.
Je m’incruste un peu dans la conversation…
Le système français a, pour moi, le gros avantage d’être ouvert à quasiment tout le monde, ce qui n’est clairement pas le cas aux US, mais c’est aussi leur force car, seuls le plus motivés y vont et sont quasi tous obligés de beaucoup travailler à côté pour financer leur motivation.
De ce fait, la sélection est minimale au fur et à mesure car ce sont des étudiants passionnés, pas comme en France où la moitié (voire plus ?) des étudiants vont à la fac par défaut…
Seulement ce financement par l’état fait que des enseignements manquent parfois de beaucoup de moyens (10,000€ pour une pipette ça fait mal).
La BU (biblio Universitaire) est certes complètes mais manque cruellement de revue spécialisée que l’on peut consulter, surtout pour des exposés ou pour consulter de VRAIES informations (pas comme les maths où n’importe quelle site peut présenter du concret, dans les autres sciences, c’est la démarche qui compte).
@ Matronix : ‘y a aussi le portaildoc ;)
Après, la biochimie est un monde très fermé géré par les gros lobbies (quand je faisais de la pharmacie, c’était carrément mieux géré, c’est un fait) du coup, n’importe qui ne peut pas pondre n’importe quoi, mais c’est un mal pour un bien, comme ça nous sommes sûrs de trouver de bonnes infos qui ont été sélectionné parmi la masse.
» Ça me semble pourtant clair : que ça soit payant, c’est une chose, mais la fac devrait nous y donner accès dans ce cas, or ce n’est pas le cas. Aux USA ils ont ces accès. »
Mais … si tu veux avoir accès à un article qui coute 10 euros, en France, tu paies 10 euros de ta poche, aux USA, tu paies 10 euros de plus lors de ton inscription. Au final, tu paies la même chose. Conclusion: c’est tout aussi accessible aux USA qu’en France.
» Parce qu’il lui faut un accès à un labo. On ne parle pas d’informatique, je n’y crois pas une seconde qu’il ait inventé ça dans son garage. »
Je t’invite à te renseigner sur le parcours d’Andraka. Il est possible que me trompe, mais en me basant sur WIkipedia français et anglais, Andraka a rédigé un projet sur base d’articles accessibles publiquement (donc, tu aurais pu le faire également). Il a _ensuite_ contacté 200 professeurs à l’université John Hopkins pour avoir accès à un labo, en envoyant un dossier de son projet, comprennant un budget et un calendrier. Sur 200, un seul a répondu favorablement.
Tout ça, ça a bel et bien été réalisé dans son garage, et 1 professeur sur 200 a accepté de l’aider (c’est loin de ton discours comme quoi on lui offert un labo).
Or, en France, aucun étudiant ne s’investit jusqu’à ce point. Si je contacte 200 professeurs avec un tel projet, combien répondront ? Toi, tu me répondras surement « aucun, les professeurs en France sont tous méchants ». Mais le fait est que tu n’en sais rien. On n’en sait rien parce que les étudiants français ne s’investissent jamais aussi loin.
» Soit un tout petit peu imaginatif, ou va un peu plus loin que le barème ultra précis attendu, et t’auras une mauvaise note. L’innovation est vite calmée. »
Mouais, ce discours, je l’entends surtout de la part d’étudiants qui cherchent des excuses pour leur difficulté. En général, ceux-ci écrivent des stupidités puis viennent se plaindre qu’on leur a donné une mauvaise note parce qu’ils ont été trop imaginatif ou trop original. En réalité, ils ont eu une mauvaise note parce qu’ils ont écrits des conneries (mais ils ne s’en rendent même pas compte. C’est un comportement normal: c’est parfois difficile de se rendre compte qu’on est totalement à côté de la plaque).
Cela ne veut pas dire que tout est tout noir ou tout blanc, il suffit de relativiser et savoir prendre du recul alors qu’on est partie concernée de l’affaire.
» Vieux, oui. Récents, absolument pas. »
Es-tu en train de me dire que ta faculté paie cher pour acheter des articles obsolètes qui ne sont même plus réédités ? Dans ce cas, comment expliques-tu que la bibliothèque soit remplie d’articles ?
La réalité, c’est que ta faculté a acheté tout ces articles LORS DE LEUR PUBLICATION.
Ensuite, le contenu est évidemment dominé par les anciens articles: si j’achète 100 articles tout les ans, au bout de 50 ans, 80% de la bibliothèque sera des articles de plus de 10 ans.
Et c’est justement la preuve que la bibliothèque achète les récents.
Pas 100% des récents, mais largement suffisamment pour t’occuper si tu souhaites réellement en profiter (mais c’est sans doute plus facile de se plaindre qu’on ne te donne pas 100% des moyens tout en prouvant que de toutes façons, quand on te donne 50% des moyens, tu ne les utilises pas)
L’impression que tu me donnes, c’est que t’es entré dans la bibliothèque, t’as vu les périodiques, t’as surtout vu les vieux (normal, comme je l’ai expliqué) et t’en as conclu qu’il n’y avait pas de récents. En réalité, il y a surement suffisamment de récent pour t’occuper pendant plusieurs années.
» Forcément tu connaîtras plus de choses, tu auras un esprit plus large, peut être même tu penseras à un truc que tu voudrais essayer, te donnant par là un sujet de thèse. »
Avoir un esprit plus large, c’est avant tout connaitre les bases et même les remettre en cause. Pour ça, tu n’as pas besoin des dernières publications. Au contraire: les nouvelles publications seront anciennes dans 5 ans. Entre un étudiant qui lit les nouveaux articles et un étudiant qui étouffe ses bases, le second ira bien plus loin dans sa carrière.
Donc, je continue à croire que l’accès à 100% des dernières publications (alors que ta faculté te fournit quand même des publications récentes par ailleurs) ne constitue en rien un avantage.
« Ba regarde, il n’y a que 8 articles dans la catégorie biomolécules »
Oui, arXiv est à destination des physiciens et mathématiciens. Il n’y a pas non plus d’articles sur les gravitinos dans Cochrane Database Syst Rev. Es-tu en train de dire que cela implique que l’article que tu donnes en lien est issu d’une revue pourrie ?
» Pi vu la tronche des publis : http://arxiv.org/pdf/1402.4917v1.pdf ça doit sûrement pas être validé justement »
Euh, ArXiv est un pre-print: tout le monde peut effectivement proposer quelque chose et il n’y a pas de révision (ou plutôt: les articles sont proposés pour permettre les révisions).
Sinon, on y trouve aussi des articles très importants (par exemple, l’article de Perelman qui lui a valu la médaille Fields a été diffusé uniquement sur arXiv)
Par contre, ce que j’ai dit, ce n’est pas: « tout les articles de arXiv sont géniaux » mais « tout les articles récents en math et physique publiés dans les revues payantes sont également accessibles gratuitement sur des plateformes du type arXiv ».
Cette deuxième phrase est bien plus pertinente par rapport au sujet initial. (et le fait que tu ne l’as pas comprise m’inquiète un peu)
C’est exactement pourquoi je parle de « publicité » pour les articles: la publication en revue ne sert qu’à renforcer la réputation de qualité de l’article.
Au final, cette discussion fait que tu baisses un peu dans mon estime: tu sembles plus enclin à prendre tes a priori pour des vérités et à te laisser berner par les raisonnements simplistes que ce que je pensais au départ.
Puis sinon, il y a HAL http://hal.inria.fr/, lancé par l’INRIA après avoir constaté que les abonnements aux différents journaux/éditeurs coûtaient des dizaines de milliers d’euros par an.
Alors oui, c’est surtout pour la recherche informatique (et principalement en Europe), mais le service est encore relativement jeune et mérite qu’on le fasse connaître ;)
« Mais … si tu veux avoir accès à un article qui coute 10 euros, en France, tu paies 10 euros de ta poche, aux USA, tu paies 10 euros de plus lors de ton inscription. Au final, tu paies la même chose. Conclusion: c’est tout aussi accessible aux USA qu’en France. »
Heu, aux USA, quand je paie mon inscription, c’est pour la qualité des cours d’abord, ensuite les publis, c’est que du bonus.
« Sur 200, un seul a répondu favorablement. »
Oui oui, le gars a inventé un système de dépistage du cancer AVANT qu’il arrive, chose qui n’existait jusqu’à alors pas, et 199 professeurs se sont dit que ça ne valait pas le coup… J’ai lu son site, et je trouve que c’est une bien belle histoire.
« Si je contacte 200 professeurs avec un tel projet, combien répondront ? Toi, tu me répondras surement « aucun, les professeurs en France sont tous méchants » »
Heu, tous au contraire ? Ce n’est pas parce que j’ai dis que certains profs étaient à chier que j’ai dit qu’ils étaient « tous méchants ». Me fais pas dire ce que je n’ai pas dit stp.
« Mouais, ce discours, je l’entends surtout de la part d’étudiants qui cherchent des excuses pour leur difficulté »
Je vais pas mentir, je ne suis pas une flêche. MAIS ma copine, qui est major de la promo 2013, est dans ce cas là. Sur tous les profs, seul un l’a aidé en la prenant un peu sous son aile, sinon les autres en ont tous eu rien à foutre dans la grande majorité. A tel point qu’elle est dégoutée de la recherche et cherche à faire autre chose. Alors qu’elle aurait largement le potentiel de faire une thèse, mais tout le monde s’en fout, et te traite comme un banal étudiant. Enfin bref je vais pas m’étaler sur sa vie, mais je bien certain qu’aux USA ça ne se passerait pas comme ça.
« Dans ce cas, comment expliques-tu que la bibliothèque soit remplie d’articles ? »
Mouais, ba viens dans ma bibliothèque, à part des bouquins de cours beaucoup trop complets, je cherche encore les livres de publis… Etre obligé de contacter nos profs pour leur demander accès à des publis, c’est tout sauf normal. Et cf au dessus, faut pouvoir y entrer dans cette bibliothèque. Y’a ni des vieux ni des récents, y’en a très peu. La bibliothèque étant un lieu avec des tables pour travailler.
« Avoir un esprit plus large, c’est avant tout connaitre les bases et même les remettre en cause »
Je ne cherche pas à tout connaitre ou avoir des bases de fou, je cherche juste à être tenu au courant de l’actualité scientifique. Faire de la veille quoi. Et mon université ne me le permets pas.
« Au final, cette discussion fait que tu baisses un peu dans mon estime: tu sembles plus enclin à prendre tes a priori pour des vérités et à te laisser berner par les raisonnements simplistes que ce que je pensais au départ. »
Haha, mais je n’ai besoin de l’estime de personne. Cela fait 6 ans que je suis dans cette université, donc bon, je pense que j’ai passé l’étape des à priori…
Je ne connaissais pas, merci.
Dans le même genre pour des thèses il y a http://tel.archives-ouvertes.fr/
Petite modif, plus globalement il y a : http://www.ccsd.cnrs.fr/realisations.html
@ Matronix:
« Heu, aux USA, quand je paie mon inscription, c’est pour la qualité des cours d’abord, ensuite les publis, c’est que du bonus. »
Euh, j’aimerais bien des sources là-dessus.
Si une université française ou américaine veut, par exemple, donner accès à une revue publiée par Elsevier, elles devront payer le même prix, non ? Pourquoi l’université américaine l’aurait-elle soudainement gratuitement ?
Le seul cas où c’est à mon avis possible, c’est quand la revue est une revue interne à l’université. Mais dans ce cas, ce n’est certainement pas la faute de l’université française si celle-ci est payante pour elle et pas pour l’américaine.
(Sinon, niveau qualité de cours, notons que beaucoup (même si c’est pas une majorité) de profs d’unif US sont d’origine étrangère. J’ai déjà entendu des étudiants américains se plaindre que leur prof ne parle pas un anglais suffisament bon à leur goût (parfois à raison: certains parlent mal anglais). Un de mes profs les moins doués niveau pédagogie (il l’avouait lui-même) a donné cours à Princeton.)
« Oui oui, le gars a inventé un système de dépistage du cancer AVANT qu’il arrive, chose qui n’existait jusqu’à alors pas, et 199 professeurs se sont dit que ça ne valait pas le coup… »
Bah, quand on est prof d’unif, on reçoit des dizaines d’emails de ce genre par mois. Normal qu’ils ne dépensent pas des heures à vérifier les résultats plutôt que de faire ce pour quoi ils sont payés.
De nouveau, c’est une vision hyper naïve que de conclure que c’est parce que les 199 profs sont « méchants » ou « anti-originalité ».
« Ce n’est pas parce que j’ai dis que certains profs étaient à chier que j’ai dit qu’ils étaient « tous méchants ». Me fais pas dire ce que je n’ai pas dit stp. »
Je croyais que tu avais dit que les profs US offrent plus d’opportunité. Or, ici, rien ne te permet de croire ça.
Tes observations sont 100% compatibles avec des hypothèses bien plus probables, telles que: 1) la culture d’entreprise est plus développée auprès des étudiants US que des étudiants français, 2) les cas où cela fonctionne sont mis en avant tandis qu’il y a plein de cas où ça ne fonctionne pas (par exemple: pour un Adranka, combien y a-t-il eu de jeunes qui auraient fait des miracles mais qui ont été bloqués par le système US alors qu’ils auraient été admis dans le système français ?), …
La réalité regroupe sans doute un peu de tout les éléments (y compris le tien selon lequel les profs français sont plus traditionnalistes. Mais prétendre qu’il s’agit là du problème principal est juste simpliste et irréaliste).
« Enfin bref je vais pas m’étaler sur sa vie, mais je bien certain qu’aux USA ça ne se passerait pas comme ça. »
C’est bien le problème: tu es juste « certain », mais en réalité, tu n’en sais rien.
Tu as une vision très restreinte de la réalité française, et encore plus restreinte de la réalité américaine.
Perso, j’ai vu des profs s’en foutre et d’autres au contraire, bosser « juste » pour dégotter une bourse pour un étudiant avec qui ils voulaient travailler.
Je pense que certains te diront même: « aux USA, ça ne se passerait pas comme ça: ta copine n’aurait pas pu atteindre ce niveau d’étude car elle n’a ni assez d’argent ni assez de relations ».
Je ne sais pas si c’est vrai.
Pour avoir fait plusieurs interviews avec des unifs US, les conseils que j’ai eu, c’était d’exagérer fortement mes compétences et de me vendre, car ils sont très influencés par ça (ce n’est pas en soi « un mensonge », juste qu’ils codent et décodent différent le langage). Du coup, ça me parait moins méritocratique et plus « grande-gueul-ocratique ».
Je peux me tromper, mais je pense que certains profs US seraient près à virer 3 bons postdocs juste pour avoir un type comme Andraka: un type qui n’apportera concrétement rien de plus au niveau de la science, mais qui fera de la pub pour le labo.
« Mouais, ba viens dans ma bibliothèque »
J’avoue que je ne connais pas ta bibliothèque. Mais du coup, tu ne peux pas généraliser le problème sur base de ta bibliothèque. Le fait que ta faculté ne te fournit pas les publication n’est pas du à un fonctionnement différent par rapport aux unifs US, puisque les autres unifs européennes ne fonctionnent pas comme aux USA et n’ont pas le problème que tu soulignes.
« je cherche juste à être tenu au courant de l’actualité scientifique. Faire de la veille quoi. Et mon université ne me le permets pas. »
Mouais. De nouveau, je ne connais pas ton université. Mais si ton université ne te le permet pas, ça n’a RIEN à voir avec le fait qu’elle n’applique pas un modèle similaire aux unifs US.
« Cela fait 6 ans que je suis dans cette université, donc bon, je pense que j’ai passé l’étape des à priori »
Au contraire, plus tu y restes longtemps, plus tu vas avoir tendance à penser que ton unif est la norme européenne. Tu auras donc un a priori sur les unifs européennes et un a priori sur les unifs US.