Le droit à la déconnexion : certains chefs d’entreprises l’ont déjà mis en place. Ils nous racontent.
Source : Loi El Khomri : voici la seule mesure qui ne fâche pas – Rue89 – L’Obs
Pfiou, je n’ai pas arrêté dernièrement, pas trop eu le temps de faire des retours du boulot.
Dans le désordre complet et pas rédigé :
- En ce moment la date de remise de mon mémoire approche, il avance, mais beaucoup trop doucement. Je verrai comment ça va se passer.
- On a plein de trucs à rendre pour la fac, c’est le bordel complet, j’apprends qu’il fallait rendre des trucs une semaine après, c’est la joie. M’enfin je m’en fiche un peu.
- À l’école, j’ai rendu les livrets scolaires vendredi. C’est une galère, les livrets sont écrits n’importe comment. Par exemple pour une compétence sur le livret « conjuguer le verbe être et avoir au présent, passé, futur » en gros, moi je n’ai travaillé que le présent pour le moment, comment j’évalue donc la compétence ? Je barre passé et futur ? Mais au prochain trimestre quand cela sera fait, comment je vais faire ? Donc je me prends la tête. J’ai mis toutes les appréciations aussi, c’est CHIANT et LONG. Terminé à minuit jeudi soir. Parce qu’évidemment j’ai récupéré les livrets 2 jours avant.
- Les 3/4 de mes élèves de CE1 (7 ans donc), ont déjà un téléphone portable type smartphone pour jouer à Clash of Clans. Incroyable, les parents ne se rendent pas compte de leur connerie.
- Encore une maîtresse a pleuré et a craqué vendredi dernier.
- Avec la réforme de la liaison école/collège, 1 maître de CM1 et une maîtresse de CM2 ont été en formation toute la semaine dernière. Ils ont été remplacés par deux nanas en master 2, mais la filière de ceux qui n’ont pas eu le concours et qui le repassent dans un mois maintenant. La première a tenu jusqu’à mardi midi avant de craquer et pleurer, la deuxième a tenu jusqu’à vendredi midi quand même, dommage presque jusqu’au bout. Il a fallut intervenir dans sa classe tellement c’était le bordel. Je ne leur jette pas la pierre, les pauvres elles arrivent en cours d’année, sans expérience. Mais le choc doit être rude entre les belles choses qu’on nous montre à la fac et la réalité du métier. Elles ont échoué au concours, elles redoublent, et là elles se prennent une baffe monumentale à un mois du concours. Dur. C’est pas drôle.
- Je me suis « pris la tête » avec pas mal de collègues vis à vis de la grève jeudi prochain sur la loi du travail. On est environ 14 profs en élémentaire, et on n’est que 2 à ne pas faire grève, dont moi. Les maîtresses sont toutes venues dans ma classe me dire que j’allais en chier, que j’allais récupérer les élèves de tout le monde, qu’il y allait avoir 50 élèves dans ma classe et que ça allait être ingérable, etc. Donc il faut que je fasse grève, en plus c’est important, blabla. On dit que faire grève est un droit, en l’occurence j’ai plus eu l’impression de ne pas avoir le droit de ne pas faire grève. Le droit de ne pas faire grève existe aussi ! En gros ça aurait arrangé tout le monde de fermer l’école complètement, comme en maternelle où tout le monde fait grève. On m’a demandé pourquoi je ne faisais pas grève, et je ne savais pas trop. Oui cette loi c’est n’importe quoi, il faut l’empêcher de passer. Mais je n’aime pas la grève. Le soir en reparlant à la directrice, elle a su mettre des mots là où je n’arrivais pas à en mettre : je bosse dans la fonction publique, je bosse avant tout pour ces élèves, et j’ai la sensation d’avoir une obligation vis à vis d’eux, une obligation de service publique. Si je fais grève, ces gamins ne vont rien faire, ça va faire chier les parents. J’ai la sensation d’avoir une obligation de présentiel, comme pour les maladies, faudrait vraiment que je sois malade pour ne pas venir. Ce n’est peut être pas la bonne attitude à avoir, peut être que si tout le monde faisait comme moi les choses ne s’arrangeraient pas et cela signifierait qu’on accepte tout et n’importe quoi, mais si j’ai choisi un boulot de la fonction publique, c’est pour aider les gens, pas l’inverse. J’ai du mal à concevoir la grève sur du service publique (comme les infirmiers, les chauffeurs de transport de personnes, les pompiers, etc). Donc je me suis fait détester, mais jeudi je ne ferai pas grève. J’aimerais savoir dans les profs qui font grève combien comprennent réellement cette loi et combien vont aller manifester.